"Les perles m'ont toujours fasciné" Article de presse par Prestige Immobilier
« Les perles me fascinent depuis toujours »
Adresse incontournable de Genève, la maison Baszanger, spécialisée dans les perles, renaît grâce à Yaël Baszanger, petite-fille du fondateur, et Semaja Fulpius, ancienne journaliste lifestyle. Elles viennent de sortir une première collection de bijoux en perles au style contemporain.
"Nous jouons avec différentes couleurs d'or, de diamants et de perles, mais aussi avec les volumes et les proportions".
Dans la vie, tout est une question de timing. Ce ne sont pas Yaël Baszanger, joaillière et descendante du fondateur de la maison portant son nom, ni Semaja Fulpius, journaliste lifestyle, qui diront le contraire. L'une et l'autre se réduisirent, en effet, à un tournant dans leur vie professionnelle, lorsque Semaja Fulpius a eu « cette idée un peu folle », comme elle le reconnaît en riant, de relancer la marque Baszanger. « Nous n'étions pas des amies de longue date, j'avais rencontré Yaël dans le cadre d'un article que j'écrivais sur elle et je l'avais revue lors de ses ventes privées, mais j'avais tout de suite éprouvé beaucoup d'émotion face à ses bijoux», se souvient Semaja Fulpius. D'abord étonnée, Yaël Baszanger se laisse ensuite séduire par le projet. « Je crois au destin, à une certaine fatalité, dit-elle.
Quand Semaja est venue me chercher, je n'y croyais pas, mais très vite, c'est devenu une évidence : nous sommes complémentaires et le timing était parfait ! » Bien que très différentes au premier abord - «Yaël est calme, elle prend son temps, alors que je suis sanguine et que j'ai tendance à bouillonner» -, les deux femmes ont en commun le goût des belles choses.
« Nous aimons la qualité, les objets de bonne facture » explique Yaël Baszanger.
Nous tombons facilement d'accord sur les types de bijoux que nous voulons réaliser, nous avons des idées qui se recoupent, ce qui rend notre travail aisé et agréable. Quant à l'amour des perles que j'ai depuis ma naissance, je pense l'avoir transmis à Semaja !». La première collection, sortie cet automne, rompt avec le classicisme un rien vieillot qui accompagne souvent les perles. « Nous jouons avec différentes couleurs d'or, de diamants et de perles, mais aussi avec les volumes et les proportions. Nous travaillons toutes les perles. Celle de Tahiti, avec toutes ses nuances de gris, vert, bleu ou de lilas, mais également la perle d'Australie, qui peut être blanche ou dorée», expliquent les créateurs qui, à l'occasion de leur premier pop up store, ont même imaginé une version moderne et épurée du célèbre "Collier de la Reine", une parure mythique qui a fondé l'histoire de Baszanger, au XVIIIe siècle. En effet, en 1771, Paul Bassange et Charles Boehmer, joailliers de la Couronne de France, avaient créé une parure d'apparat composée de 540 diamants, l'une des plus extraordinaires de tous les temps. Proposé à Marie-Antoinette, ce bijou sera au coeur d'un scandale et les deux joailliers sortiront ruinés de la fameuse Affaire du collier...
A la Révolution, et après le décès de son associé, Paul Bassange quittera la France pour la Hollande, où il se révélera à exercer le métier de diamantaire. Au début des années 1900, l'un de ses descendants, Lucien Baszanger, viendra séjourner à Genève pour raison médicale : il s'y mariera et s'y installera, ouvrant en 1915 son premier magasin à la rue de la Corraterie et se spécialisant dans le commerce des perles fines. Son fils, André Baszanger, joaillier et père de Yaël, lui succèdera par la suite. L'histoire, aujourd'hui, se poursuit...
Odile Habel